• Un petit regard sur ma carrière en France...

    Toute ma carrière en France, j'ai travaillé longtemps par choix en maternelle au début de ma carrière. Souvent affectée chez les moyens, mais ce n'était pas mon niveau préféré. En maternelle, je préférais nettement, les moyens/grands ou la classe des grands (souvent inaccessible dans les écoles quand on arrivait (je ne sais pas si c'est toujours le cas). Quand on avait une GS, on restait dans l'école heureux de pouvoir la garder.

    Bouger 

    Quand j'exerçais en France, j'ai toujours fait le choix de changer d'école régulièrement. Je ne suis jamais restée plus de 5 ans dans la même école. J'avais besoin de voir autre chose. D'une école à l'autre, la dynamique peut varier beaucoup en fonction de la direction et de l'équipe. Dans ce métier, il y des gens extraordinaires et d'autres qui le sont beaucoup moins. Comme partout je pense. 

    Mes premières années en Seine-Saint-Denis

    J'ai eu la chance d'exercer dans une équipe remarquable à la Maternelle Joliot-Curie à Saint-Ouen, mes meilleures années pour la qualité du travail menée par l'équipe. C'était pourtant un milieu en majorité très défavorisé avec une fréquentation très mixée. Les enseignants habitaient pour la majorité de l'autre côté du périphérique, c'est à dire à Paris. On avait donc peu d'idées réelles des conditions de vie de nos élèves. On apprenait au fur à mesure, les squats, les violences, les trafics multiples dont nos élèves étaient témoins...                    Á me lire, on pourrait croire que c'était la désolation et bien non ! On faisait notre maximum, parfois au delà du cadre de notre métier. C'était un véritable engagement que tout compte fait nous ne pouvions tenir que sur quelques années, nous faisions tous des demandes d'intégration pour l'académie de Paris ! Avec le recul, je garde un bon souvenir  de mes 15 années dans ce département. C'était une très bonne école de la vie et je n'ai jamais retrouvé un tel engagement pédagogique et autant d'innovations dans les pratiques ailleurs. Plus tard à l'étranger, j'ai souvent parlé de cette expérience à mes collègues. La plupart n'avaient pas connu cette réalité, certains la fuyait. Nous n'étions pas du tout formés à cette réalité sociale qui doit être encore plus difficile encore aujourd'hui. Pourtant, l'école avait une place respectée dans les quartiers. Je me souviens de la fête de fin d'année de l'école, c'était vraiment une fête, la meilleures fête que j'ai connu. Tout le monde s'y mettait. Chacun en fonction de sa culture apportait sa touche. Je pense maintenant que ce lieu ''école" apportait aux enfants et aux parents un sentiment d'intégration. Parents et enfants vivaient un moment important à l'école, celui de partager le meilleur de sa culture, c'était une fête au carrefour des mondes et des cultures. Je me souviens de la glace à la noix de coco faite chaque année par des mamans antillaises, elles la faisaient à la manière traditionnelle dans un petit tonneaux. J'ai perdu de vue toutes mes collègues de cette époque mais je suis sûre que comme moi, elles gardent un bon souvenir de nos années communes.

    Mes années parisiennes

    Pour ma première nomination à Paris, je me suis retrouvée affectée dans un quartier chic de la capitale. Ce fut un choc inversé. Pour les enfants, ça allait. Il ne faut pas croire que tout était rose non plus. La mixité se faisait entre les enfants des chambres de bonnes en minorité et les enfants des immenses appartements chics. Aisés, voulait dire beaucoup plus d'offres culturelles, des vacances lointaines, mais aussi parfois 80% de son temps passé avec une nounou. Là, plus question d'équipes soudées dans les difficultés, mais du chacun pour soi. Je n'ai pas souhaité prolonger cette expérience et j'ai pris un poste dans un quartier qui me correspondait plus. Là les collègues étaient plus sympathiques mais avaient des pratiques très traditionnelles, efficaces mais peu enthousiasmantes. Après mon court passage à Paris (pas tout à fait 5 ans), je suis partie à l'étranger pour le travail de mon mari. Mes années parisiennes ont été moins fatigantes et moins prenantes mais moins enrichissantes. 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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