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  • Ce blog s'appelait avant "La classe de CP de Dominique", il était dédié à ma dernière classe de CP Au Lycée Français de Budapest. Du fait de mon départ à la retraite, j'ai décidé de le transformer. 

    Pour mes élèves j'enregistrais les textes travaillés en lecture en classe. Je leur faisais des rubriques pour permettre de revoir ce qu'on avait fait en classe.

    Ma carrière s'est essentiellement concentrée sur les plus jeunes, maternelle et CP, avec un peu de CE2 et CM1.

    J'ai débuté ma carrière en Seine-Saint-Denis où j'ai pu côtoyer des enseignants exceptionnels, ces années ont été très formatrices. J'ai intégré ensuite l'Académie de Paris, pour me retrouver dans un quartier chic de l'Ouest-Parisien. J'ai choisi de changer d'école pour être dans un quartier qui me correspondait mieux. Mes quinze dernières années, je les ai passées à l'étranger, aux Etats-Unis, au Danemark, à Singapour, en Hongrie. Je peux dire que j'ai eu de la chance de pouvoir vivre une carrière aussi diversifiée. Je remercie le réseau des Lycées Français à l'étranger pour m'avoir donné l'opportunité de cette expérience. Toute ma carrière, je n'ai cessé d'apprendre au contact de différents publics tous aussi riches les uns des autres. 

    Au cours de ma carrière, j'ai rencontré ici et là des enseignants investis dans leur tâche avec des convictions, d'autres moins. J'ai a regretter que le système d'évaluation des enseignants à jusqu'ici été un système hypocrite, voire archaïque. J'ai toujours fait à ma manière et selon mes convictions. Les inspecteurs devraient juger la réussite et le bien être des enfants avant tout. Chaque inspecteur avait ses dadas, les enseignants les découvraient vite. J'ai vu trop de collègues très moyens et peu investis qui servaient à l'inspecteur un plat pédagogique à son goût le jour J. Je n'ai jamais été que motivée que par la réussite de mes élèves. J'ose espérer qu'ils gardent tous un bon souvenir de moi. J'ai fait des choix pédagogiques parce que je pensais qu'ils contribuaient à la réussite de mes élèves. Par exemple en lecture en CP, j'ai toujours fait de la syllabique mais pas que... Je me souviens avoir débuté avec la méthode Mika qui était très bien. Avec l'expérience, elle ne m'a plus convenue. J'ai toujours fait de la littérature de jeunesse avec mes élèves très tôt dans l'année. La syllabique ce sont les fondations, la littérature c'est ce qui donne du sens à l'apprentissage des fondations. Je pense avoir eu de bonnes réussites, je ne pense pas sans me vanter avoir eu un élève en fin de CP qui ne savait pas lire. 

    Mon ordinateur est un joyeux bazar pédagogique. Je ne ferai plus classe. Les premiers mois, de septembre à janvier ont été un peu nostalgiques, je me suis arrêtée fatiguée mais pas du tout blasée et aigrie. Maintenant, je commence à apprécier d'avoir du temps et de pouvoir envisager de l'utiliser autrement.

    J'ai passé tellement de temps à préparer la classe que je suis maintenant à même d'apprécier, les fins d'après midi du dimanche, sans avoir à me soucier de ma trame de la semaine.

    Dans mon bazar, vous trouverez peut-être des choses que vous pourrez utiliser comme vous l'entendez. Je livre tout brut, je ne suis maintenant détachée et plus à même de les revoir, certains sont à corriger à votre guise. A vous de voir si ça vous intéresse ou non. J'espère que vous y trouverez de l'inspiration. Je partage pour soulager mon ordinateur et plus de 30 ans de carrière, même si j'ai commencé avec les polycopieuses à alcool (c'était une autre époque!).  Je garde de bons souvenirs liés à l'exercice de mon métier riches en expériences et rencontres. Je n'ai aucune prétentions pédagogiques, je sais que ce métier est un gros investissement de chaque jour. Il se peut aussi que je me soit trompée dans la répartition des niveaux. Le CP, c'était ma classe et même si j'ai pris des distances avec le métier, ça doit être correct. Je vous invite donc à fouiller et j'espère vous avoir un tout petit peu aidé à trouver une piste.  


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  • Toute ma carrière en France, j'ai travaillé longtemps par choix en maternelle au début de ma carrière. Souvent affectée chez les moyens, mais ce n'était pas mon niveau préféré. En maternelle, je préférais nettement, les moyens/grands ou la classe des grands (souvent inaccessible dans les écoles quand on arrivait (je ne sais pas si c'est toujours le cas). Quand on avait une GS, on restait dans l'école heureux de pouvoir la garder.

    Bouger 

    Quand j'exerçais en France, j'ai toujours fait le choix de changer d'école régulièrement. Je ne suis jamais restée plus de 5 ans dans la même école. J'avais besoin de voir autre chose. D'une école à l'autre, la dynamique peut varier beaucoup en fonction de la direction et de l'équipe. Dans ce métier, il y des gens extraordinaires et d'autres qui le sont beaucoup moins. Comme partout je pense. 

    Mes premières années en Seine-Saint-Denis

    J'ai eu la chance d'exercer dans une équipe remarquable à la Maternelle Joliot-Curie à Saint-Ouen, mes meilleures années pour la qualité du travail menée par l'équipe. C'était pourtant un milieu en majorité très défavorisé avec une fréquentation très mixée. Les enseignants habitaient pour la majorité de l'autre côté du périphérique, c'est à dire à Paris. On avait donc peu d'idées réelles des conditions de vie de nos élèves. On apprenait au fur à mesure, les squats, les violences, les trafics multiples dont nos élèves étaient témoins...                    Á me lire, on pourrait croire que c'était la désolation et bien non ! On faisait notre maximum, parfois au delà du cadre de notre métier. C'était un véritable engagement que tout compte fait nous ne pouvions tenir que sur quelques années, nous faisions tous des demandes d'intégration pour l'académie de Paris ! Avec le recul, je garde un bon souvenir  de mes 15 années dans ce département. C'était une très bonne école de la vie et je n'ai jamais retrouvé un tel engagement pédagogique et autant d'innovations dans les pratiques ailleurs. Plus tard à l'étranger, j'ai souvent parlé de cette expérience à mes collègues. La plupart n'avaient pas connu cette réalité, certains la fuyait. Nous n'étions pas du tout formés à cette réalité sociale qui doit être encore plus difficile encore aujourd'hui. Pourtant, l'école avait une place respectée dans les quartiers. Je me souviens de la fête de fin d'année de l'école, c'était vraiment une fête, la meilleures fête que j'ai connu. Tout le monde s'y mettait. Chacun en fonction de sa culture apportait sa touche. Je pense maintenant que ce lieu ''école" apportait aux enfants et aux parents un sentiment d'intégration. Parents et enfants vivaient un moment important à l'école, celui de partager le meilleur de sa culture, c'était une fête au carrefour des mondes et des cultures. Je me souviens de la glace à la noix de coco faite chaque année par des mamans antillaises, elles la faisaient à la manière traditionnelle dans un petit tonneaux. J'ai perdu de vue toutes mes collègues de cette époque mais je suis sûre que comme moi, elles gardent un bon souvenir de nos années communes.

    Mes années parisiennes

    Pour ma première nomination à Paris, je me suis retrouvée affectée dans un quartier chic de la capitale. Ce fut un choc inversé. Pour les enfants, ça allait. Il ne faut pas croire que tout était rose non plus. La mixité se faisait entre les enfants des chambres de bonnes en minorité et les enfants des immenses appartements chics. Aisés, voulait dire beaucoup plus d'offres culturelles, des vacances lointaines, mais aussi parfois 80% de son temps passé avec une nounou. Là, plus question d'équipes soudées dans les difficultés, mais du chacun pour soi. Je n'ai pas souhaité prolonger cette expérience et j'ai pris un poste dans un quartier qui me correspondait plus. Là les collègues étaient plus sympathiques mais avaient des pratiques très traditionnelles, efficaces mais peu enthousiasmantes. Après mon court passage à Paris (pas tout à fait 5 ans), je suis partie à l'étranger pour le travail de mon mari. Mes années parisiennes ont été moins fatigantes et moins prenantes mais moins enrichissantes. 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Moussa

    Je me souviens de Moussa le jour de la rentrée des classe en grande section à Saint-Ouen.    Il portait des vêtements tous neufs et il avait un beau cartable. Moussa était accompagné par son père. Ils étaient allés tous les deux à l'école primaire pour la rentrée en CP où il a été refusé car une décision de maintien en GS pour Moussa avait été décidée en fin d'année de GS. Le père n'avait sans doute pas compris, est-ce qu'on ne lui avait pas suffisamment expliqué ? Toujours est-il que le père est venu me confier son fils qui était inscrit sur ma liste de classe. Moussa a compris à cet instant qu'il devait retourner en maternelle et ça a été le choc pour lui. Il est rentré dans une colère énorme, s'est roulé par terre. Le père n'a pas protesté, il a respecté et compris la décision prise l'année passée. J'ai prévenu la directrice que cette année commençait très difficilement pour moi et que je risquais la dépression nerveuse en cours d'année. Moussa a terminé sa colère, il s'était exprimé et ça été terminé pour le restant de l'année. Il s'est très bien comporté toute l'année, je n'ai pas eu de problèmes particuliers avec lui. J'ai essayé de l'aider le plus possible pour que cette année de maintien lui soit profitable. Je crois que cela a été une réussite. Il ne s'est jamais opposé à moi. Nous avons établi une relation de confiance. Quel traumatisme a gardé Moussa de cet épisode ? Je n'en sais rien. 

    Jérémy

    Dans ma deuxième école parisienne, j'ai été affecté sur la classe des petits/moyens. Par choix, je n'aurais pas choisi ce niveau. Les petits c'est un métier à part. Ce n'était pas si mal comme niveau car l'après-midi, les petits faisaient la sieste et je n'avais que les moyens. Les petits ont besoin de beaucoup d'attention affective. Je me souviens de Jérémy avec de grosses lunettes et toujours enrhumé. Une fois, je marchais dans la rue et Jérémy s'y trouvait avec ses parents. Il a crié mon nom. J'ai traversé et il a dit en me faisant un câlin, ''Dominique, je t'aime", c'était un super moment, pour moi, pour lui et ses parents.

    Emilien

    Emilien était autiste. Nous accueillons les autistes, mes nous n'avons aucune formation spécifique à leur sujet. Nous devons nous documenter par nous même ou au contact du personnel spécialisé. J'ai géré Emilien avec bon sens. J'ai sans doute fait des erreurs mais dans l'ensemble cela s'est bien passé.  Il a appris à lire, je me demande comment, son attention était très limitée. Il me demandait beaucoup d'énergie. Souvent, il perturbait la classe à raconter des histoires rocambolesques qui dissipaient toute la classe. Il était suivi par une AVS qu'il faisait tourner en girouette. Si c'était le cas, je faisait les gros yeux et il souriait. En fait, il avait établi une relation d'exclusive avec moi et l'orthophoniste pour apprendre. Emilien était très intelligent, difficile à gérer dans une classe ordinaire mais tellement attachant. Il a fait des progrès énormes. Il m'a beaucoup apporté sur comment gérer la différence. La classe s'est enrichie de sa présence. J'ai eu beaucoup de rencontres avec ses jeunes parents, j'ai tissé des liens particuliers avec eux. J'ai vu combien il était difficile pour eux d'accepter l'idée que leur fils fonctionnait différemment. Il a fallu beaucoup d'énergie des deux côtés. J'ai toujours été honnête avec eux, sur ce que je savais faire et sur mes incompétences. Nous avons pu établir des relations harmonieuses qui ont été bénéfiques au développement d'Emilien.

     

    Paroles d'élèves

    En CM1 : "Avant, je n'aimais pas parler français. Depuis que j'ai été dans ta classe, j'aime le français"

    En CP : Au moment de la célébration du nouvel an chinois à Singapour en classe de CP. J'ai expliqué à mes élèves que le cycle des animaux était de 12 ans. Que quand reviendrait l'année du lapin dans 12 ans, ils seraient grands, des adolescents. Un élève m'a dit "Et toi, dans 12 ans, tu seras morte !" Biens sûr, d'autres élèves se sont offusqués pour dire qu'il ne fallait pas dire ça à la maitresse que ce n'était pas vrai. 

    à suivre...


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  • En mettant de l'ordre dans mes affaires, j'ai retrouvé ce dessin fait sur un sac en papier.

    Je le trouve magnifique... Un souvenir de ma dernière année d'enseignement que je vais garder précieusement.


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